Bientôt l'hiver

Bientôt l’hiver

Le sol se recouvre de feuilles métissées,
Un tapis flamboyant nait de ces dépouillés.
Le soleil s’amuse, ravive les couleurs,
Assisté par le vent ce maître-bateleur.

En ces bois hivernaux, des lumières irréelles
Nous diffusent gaiement superbes aquarelles.
Envoûté par le chant prolixe des mésanges,
Alarmé par les geais, et leurs signaux étranges.

Je marche émerveillé le regard plein d’envies,
Amoureux d’être là… automne de la vie !
Une belle saison, fin, ou début d’espoir,
Revivre le printemps, désir aléatoire ?

Alors que les années me nuancent de gris,
Elles me font douter en voyant ces débris.
Feuillage funèbre qui se désorganise,
Au sous-bois humecté, altérant sans méprise.

Cheminant éblouis du décor arboré,
Mon regard caresse sa terre colorée.
La fin d’une saison, balbutiement d’hiver
Cycle inévitable prémisse d’un calvaire.

Pareil à ces feuilles, je vis une évidence,
Malgré mon ambition de vivre en dissidence.
L’amour de la forêt me concédera-t-il
Ce bonheur audacieux…qui résiste à l’exil ?

Daniel Lefebvre